Bienvenue dans un autre monde
Bienvenue aux Galapagos, sur l'île de San Cristóbal
C’est Caraïbes c’est magnifique, les Galápagos c’est paradisiaque ! Enfin tout dépend de son point de vue. L’archipel équatorien se compose de plusieurs îles, principalement Isabela, Santa Cruz, San Cristóbal, Santiago et Fernandina. Son principal avantage est qu’il se situe… sous l’équateur, donc le climat est très agréable - enfin pour moi : chaud et humide ! A environ 1000 km des côtes equatoriennes, l’eau est d’un bleu turquoise et cet environnement profite des courants marins riches en plancton pour nourrir toute la diversité imaginable de ces îles.
Ce sont des îles volcaniques, dont l’activité n’a pas vraiment cessé, ainsi le déplacement des plaques tectoniques a fait qu’on se retrouve aujourd’hui avec plusieurs îles. D’ailleurs il y a en moyenne un évènement volcanique tous les 10 ans aux Galapagos.
Depuis sa formation, les Galapagos ont été colonisées par les plantes venues des Amériques depuis les airs et la mer. Seulement très peu d’entres elles ont pu survivre dans cet environnement hostile - manque d’eau, très salé… Les organismes qui ont réussi à survivre et à se reproduire ont pu ensuite évoluer, principalement les iguanes et les tortues. Les autres espèces arrivant sur les îles qui ne sont pas adaptées disparaissent rapidement - c’est ainsi la sélection naturelle.
Oui, bien entendu les Galápagos sont connues pour être un micro-monde, peuplées d’espèces endémiques qui depuis des centaines d’années se sont adaptées à ce climat, évoluant à un autre rythme que leurs confrères du continent. Le meilleur exemple est celui du cormoran qui, dans sa version locale, ne sait plus voler car il n’en n’a plus l’usage du fait qu’il n’a plus de prédateurs terrestres ! Etonnant quand même.
L’archipel est largement tributaire de l’effet climatique El Niño - nom qui fait référence à petit jésus - qui perture tout l’écosystème : les conséquences sont nombreuses sur les courants marins et sur les pluies ou sècheresses, qui provoquent une hausse de la température de l’eau qui malheuresement à un fort impact sur les populations d’iguanes, poissons, oiseaux, otaries… En cas de nombreuses pluies au contraire, les organismes terrestres subissent l’excès d’eau : les cactus et les arbres pourrissent.
Un peu d’histoire
Les Espagnols furent les premiers à découvrir ce lieu, un peu par hasard, en 1535. L’archipel devint rapidement un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers, qui profitèrent de cette zone de non droit pour exercer leurs activités en toute liberté. La présence de baleines attira les pêcheurs, ainsi le premier bateau baleinier du pacifique retourna à Londres en 1790 avec pas moins de 140 tonnes d’huiles de baleines ainsi que 888 peaux d’otaries… Les tortues étaient la nourriture la meilleure et la plus abondante, jusqu’à qu’il n’en reste presque plus.
L’Équateur a officiellement annexé l’archipel des îles Galápagos en 1832. Ils ont même proposé à l’Angleterre de leur louer l’archipel en 1853 pour régler leur dette de guerre… Voilà que les Anglais refusent (incredible !). Depuis, l’Équateur désire fortement rester le propriétaire de ce paradis, plus aucun accord ne sera proposé.
Décidément même les Français ont essayé de récuperer ce bout de terre… Surtout une part de l’île de Floreana qui appartenait à un certain Léon Ithurburu. Apparement ça n’a pas non plus marché.
Environ un siècle plus tard, les îles n’étaient habitées que par quelques colons et ont été utilisées en tant que colonies pénales, qui furent fermées en 1959 - suite à quelques problèmes de gestion.
L’archipel est officiellement devenu un parc national en 1959. Le tourisme organisé a commencé vers la fin des années 1960 ; plusieurs dizaines de milliers de personnes visitent aujourd’hui les îles chaque année.
La vérité sur Charles Darwin…
En 1835, Charles Darwin, naturaliste britannique, y étudia la diversité des espèces présentes. Il publia à partir de ses observations sa fameuse étude sur l’évolution et la sélection naturelle en 1859. Autant dire que les Galapagos ne représentent qu’1% de ses remarques dans son étude… Tu parles Charles ! C’est une belle histoire à raconter.
Internet ici ?
Oui, la preuve est que j’arrive toujours à publier sur mon blog. Par contre c’est lent, très lent… La raison est qu’ils utilisent un réseau sattelitaire qui a la particularité de ne pas être géo-stationnaire - alors qui l’est d’habitude - mais plus proche de la terre, donc plus efficace. Bon ça marche un peu, faut juste se connecter tôt le matin pour “uploader” les photos.
Révé depuis le livre de Mike Horn : “Latitude Zero”
En 1999, un certain Mike Horn, aventurier de l’extrême, décide de voyager autour du monde en ne se séparant jamais de la ligne équatoriale, tout ça seul et sans moteurs. Il passe donc par beaucoup de pays, dont les Galapagos.
Tout à un prix…
Surprise : quand on arrive dans cet archipel, on se fait acceuillir par des gardes forestiers qui vous demandent de payer les 100 USD de frais de parc nationaux !! C’est super cher, surtout que les visiteurs vont déjà dépenser des centaines de dollars dans les activités… C’est le prix à payer ; vraiment sans trop savoir à quoi ça va servir; Après quelques recherche, les “gringos” font fonctionner les services locaux ainsi que l’armée en place ici. Détail sur les frais d’entrée aux Galapagos
En route pour l’aventure
Je pars ainsi de Quito pour l’île de San Cristóbal, la plus à l’est de l’archipel. Christophe m’a en effet recommandé d’arriver à cette île puis de repartir d’une autre, afin de pouvoir visiter plusieurs lieux sans avoir à retourner au même endroit. Nous faisons une étape - afin de prendre d’autres passagers - par l’aéroport de Guayaquil - là où j’ai pris mon bus pour Quito il y a quelques heures…
C’est d’ailleurs la première fois que je vois un vol qui diffuse un réseau WiFi sur lequel on télécharge une application pour profiter de tous les divertissements directement sur son mobile. L’innovation est bien réelle en Amérique Latine.
Carte proposée par l'application de l'avion
L’arrivée en avion sur les Galapagos est superbe, un peu comme quand on survole les Caraïbes. L’aéroport de San Cristóbal est tout petit, il suffit de marcher quelques minutes pour se trouver dans la petite ville de Puerto Baquerizo Moreno. Je recherche une chambre pas trop cher et on m’en propose une (20 USD), très confortable, avec 2 lits et douche privée, clim - pas besoin - et même un frigo dans la chambre. Cet hôtel est donc plus que recommandé : Grand Hotel Paraiso Insular 2. D’ailleurs la dame qui gère l’hôtel est fort sympatique ; on peut en plus utiliser les masques et tubas gratuitement…
C’est le début d’après-midi, je pars découvrir la ville, appareil photo en main.
Je suis surpris de tomber très rapidement sur beaucoup d’animaux, quelle surprise !
Des otaries juste sous mon nez
Otaries sur l’île San Cristóbal
Une petite plage en pleine ville
Un hôtel conçu pour accueillir un palmier
Nous sommes dimanche et comme partout dans le monde, c’est la journée des enfants - qui profitent complètement de cette agréable plage. Ici en Equateur, les parents laissent libres les enfants et ainsi ils paraissent bien plus dégourdis à leur age que les petits européens. Les otaries se prélassent autant que les humains, voire peut-être encore plus :)
Coucher de soleil depuis mon hôtel
Bateaux de pêche de Puerto Baquerizo Moreno
Coucher de soleil sur le port de Puerto Baquerizo Moreno
Ici, la plage est réservée aux otaries qui le soir, se reposent de leur “dure” journée de pêche… Il en arrive par centaines, c’est unique au monde de voir autant d’animaux dans une ville.
Alors les otaries ça a l’air mignon mais par contre ça fait pas mal de bruit, surtout quand il y en a une centaine sur la plage et que c’est un peu la guerre pour se trouver une place et la garder sans trop être embêté… Ca pousse des cris :
Les accès de la plage sont normalement bloqués mais ces animaux là sont très doués pour sauter et se faufiler… On en retrouve donc partout dans la ville, sur les bancs, les pontons… Ils habitent là.
Les otaries sont chez elles en ville
Repos de l'otarie sur le ponton
Jour suivant : balade en vélo sur l’île
Etant un peu rebuté par les prix des activités (150 USD pour faire le tour de l’île en bateau), je décide de suivre les conseils de Tête de Chat et de louer un vélo. Ayant lu que c’était assez montagneux, je tente quand même la montée, de toute façon il n’y a pas d’autre route sur l’île :)
Et alors ça monte “grave”… Des kilomètres de montée…
Une fois une monté passée, en voilà une autre ! Au moins le retour sera rapide.
Je tombe sur le cimetière de la ville, où je profite pour faire une pause et surtout me sécher un peu car je n’ai jamais autant transpiré vu la chaleur et l’humidité…
Le cimetière est dans le style sud-américain, avec ces formes et couleurs. Ce n’est pas du tout un lieu touristique, l’entretien est plus que désirable…
Seuls les chats - je pensais qu’ils étaient interdits aux Galapagos - sont là pour m’embêter un peu.
Un rare chat en manque de calins
Je continue ma route et ma montée.
Il y a des efforts fait ici pour rentre les Galapagos encore plus “green” comme l’installation d’éoliennes. C’est, je trouve, une super idée ; mis à part qu’elles ne fonctionnent pas…
Enfin j’arrive à ma destination, le lac d’eau douce (pluie) qui est connu pour être utilisé par les frégates pour venir retirer le sel de leurs plumes. C’est un lieu calme et je tente d’en faire le tour.
Acceuilli par un individu non identifié
Effectivement un groupe de frégates - environ 15 - arrive depuis la côte et se lancent dans l’eau afin d’imbiber leurs ailes d’eau douce. Ensuite, elles se secouent violament en plein vol, un peu comme font les chiens quand ils sortent de l’eau… Donc impressionant de voir le balai de ces oiseaux.
J’aurai pu pousser jusqu’à l’autre bout de l’ile à Puerto Chino, cependant vu les montées subies, je préfère rentrer. Quelle idée de mettre des panneaux au milleu de la piste cyclable… Je suis distrait un instant et me prends un poteau : petite chute qui me fait rentrer plus tôt que prévu.
Playa Loberia
Je décide d’aller rendre le vélo (!) et d’aller profiter du coucher de soleil sur la plage près de l’aéroport : Playa Loberia.
J’ai bien jugé le timing et je profite d’un magnifique coucher de soleil avec les vagues qui s’y mèlent.
Sur la route du retour, je croise beaucoup de locaux qui en fait, utilisent cette route pour faire leur “footing”.
Chemin vers Cerro Tijeratas (coline des frégates)
Le lendemain je me lance vers un autre chemin, accessible simplement depuis la ville, en continuant après le Interpretation Center.
Le site est magnifique, j’arrive sur un point de vue sur la baie des frégates - connu pour pouvoir faire du snorkeling.
Panorama sur la baie des frégates
Pour vous mettre dans l’ambiance, un peu de bruit de la mer sur les rochers :
Vue sur la côte de San Cristóbal
Le chemin est balisé mais pas toujours évident de trouver la suite du sentier ; c’est un peu chasse au trésor sachant qu’on sait qu’il y a une suite mais il faut la chercher.
A chaque pas on dirait que quelque chose bouge : le lieu est rempli de petits lézards de toutes sortes qui se découvrent et se faufilent prés de mes chaussures à presque chacun de mes pas. J’ai même aperçu une queue d’iguane de mer qui se pensait caché sous son rocher…
La chaleur est intense, le soleil est brûlant, mais ça me plait ; on transpire à grosses gouttes, le sac à dos, le sac de l’appareil photo, le chapeau, tout est trempé de sueur. Je fais des pauses pour vider doucement ma bouteille d’eau. Ce qui rend la balade agréable est aussi cette odeur douce et un peu sucrée de la végétation.
C’est un peu comme dans les aventures de Tintin, le décor est d’ailleurs un mélange entre l’île noire, l’île mystérieuse et Tintin chez les Picaros. On pourrait même autrement s’imaginer un moment Robinson Crusoë sur son île déserte - je n’ai croisé aucune personne depuis le début du sentier, seul avec ces arbustres et cactus, ainsi que ces animaux sympathiques.
Cette plage d’apparence calme se trouve être un nid vivant : des dizaines de Bernard-l’hermite grouillent sur le sable, des énormes tortues montrent leur tête au bord de l’eau, les iguanes de mer sortent de l’eau et envahissent le sable, une otarie se fraie un chemin dans les arbres pendant que d’autres de ses confrères jouent dans les vagues, un poison explore les parties plus sombres de la forêt, sautillant de branches en branches. Je ne rapporte pas les mouches, insectes, petits papillons bleus et tout ce que je ne vois pas.
Seule activité humaine visible : un petit bateau de pêcheurs - qui ne m’ont pas vu - rejette quelques poissons. Une horde de frégate s’agite au dessus du bateau pour chipper cette nourriture facile.
Fou aux pattes bleues qui regarde les frégates
Sautant de pierres en pierres, on peut très vite se retrouver nez-à-nez avec un iguane, au camouflage quasi parfait avec les roches volcaniques. Sur mon voyage retour, j’en trouve tellement qu’ils me barrent la route.
Coucher de soleil sur le Cerro Tijeratas
Coucher de soleil sur Playa Carola
D'autres frégates prêtes à dormir
Coucher de soleil panoramique sur Playa Carola
Cette balade est vraiment une très bonne connexion avec la nature des Galapagos. Ayant un peu fait le tour de l’île, je réserve pour le lendemain mon bateau pour faire le transfert jusqu’à Isabella. Bon, j’apprends qu’il faut obligatoirement passer par l’île intermédiaire Santa Cruz, cela signifique que je dois acheter deux billets (30 USD l’unité).
Question du jour
Afin de tester un peu vos connaissances ou votre jugeote, voici la question du jour, vous pouvez y répondre directement en postant un commentaire ci-dessous :
Il existe des oiseaux endémiques qui s’appellent les “fous aux pattes bleues”, à votre avis à quoi leur sert-il de faire varier la couleur de leurs pattes ?